La Magie du Rangement s’appuie sur l’expérience de Marie Kondo, consultante et créatrice de la méthode Konmari. Passionnée de rangement (J) depuis son enfance, elle a expérimenté toutes les méthodes et outils disponibles sur le marché et accompagné des milliers de clients avant d’écrire son bestseller, La Magie du Rangement.
Le titre pourrait prêter à sourire, sauf que la profondeur de ce livre nous permet de comprendre dès les premières pages qu’à travers le rangement, c’est surtout l’image de soi et la recentration sur nos valeurs profondes qui sont en jeu.
Le rangement est l’outil qui permet cela. Au fil des pages, nous nous apercevons que nous délester du superflu et organiser notre espace extérieur, engendre des répercutions insoupçonnées sur tous les domaines de notre vie, et même sur notre propre corps.
Ce livre est à la portée de chacun. Très documenté, les exemples sont si précis et Marie Kondo a si finement analysé ses clients et ses propres pratiques, qu’on a le sentiment qu’elle nous connait et nous comprend.
Selon Marie Kondo, ranger consiste à instaurer un équilibre entre les êtres humains, leurs biens et la maison dans laquelle ils vivent. Il s’agit de créer un écosystème cohérent entre l’intérieur et l’extérieur.
En questionnant la représentation que nous avons de nous-mêmes à travers les objets qui habitent notre quotidien, nous pouvons finalement incarner la personne que nous avons toujours rêvé d’être. En donnant du sens et en sélectionnant soigneusement les objets qui composent notre environnement, nous révélons notre identité profonde.
L’approche de Marie Kondo est unique car elle intervient une seule fois. Ses clients, après avoir jeté, entre 20 et 200 sacs poubelles par session, vivent dans un univers beaucoup plus aéré dans lequel les objets soigneusement choisis ont un sens particulier. Pas de récidive, ni de rechute, son taux de fidélisation est de zéro, secret de la popularité de son approche.
Le véritable tour de force de Marie Kondo est d’apprendre à ses clients et lecteurs à dialoguer avec les objets qui les entourent. Apres la lecture, nous devenons autonomes dans nos interactions avec nos objets.
C’est pourquoi ce livre est une lecture de base du développement personnel. Nous rangeons tous notre intérieur et croyons savoir le faire, mais personne ne nous a jamais appris ce que cela signifiait vraiment, ni comment procéder.
Les étapes de la méthode
Les 2 actions majeures consistent à (1) jeter et (2) décider ou ranger les choses une fois pour toutes.
Il existe un seul critère pour décider de garder un objet : Est-ce qu’il me procure de la joie ? Pas de compromis, la réponse doit être émotionnelle, instantanée, et surtout tranchée. Pas de peut-être.
Plusieurs étapes préalables sont nécessaires :
- Visualiser le type de personne que l’on veut être : Quelles sont les habitudes et activités que l’on souhaite acquérir ? De quels objets souhaitons-nous être entourés ?
- Nous demander: « Pourquoi je veux être cette personne ? » Quelle que soit la réponse, recommencer le « Pourquoi? » encore 4 fois. Ceci nous amène aux fondements mêmes de nos désirs.
- Nous devons prendre conscience que jeter ou garder les choses a pour seul objectif de nous rendre heureux.
La conscience des objets
Ce qui m’a le plus interpellé dans la démarche de Marie Kondo, c’est qu’elle dote les objets d’une conscience et plus généralement, qu’elle donne du sens à la moindre de nos décisions. Pour elle, même si nous achetons un objet produit en série dans des usines immenses, à partir du moment où il entre dans notre expérience, il remplit une mission. En touchant et dialoguant avec chaque objet, nous comprenons sa mission dans notre vie, et donc nous nous comprenons nous-mêmes.
C’est pourquoi, elle conseille de parler à sa maison et aux objets pour les remercier et leur demander ce que l’onattend d’eux. Ceci nous oblige à mettre du sens sur nos actions et nos relations aux objets matériels. Par exemple, Marie Kondo nous alerte sur le fait que pas toutes les chaussures et vêtements n’ont vocation à être portés et pas tous les objets utilisés. Nous pouvons simplement reconnaitre que tel objet a servi à nous procurer telle émotion, nous pouvons le remercier pour cela et ensuite le jeter. Car, nous devons être réalistes, si nous n’avons jamais lu tel livre en 5 ans, il est peu probable que nous le lisions jamais.
La valeur des choses
C’est alors qu’intervient une notion importante : la rencontre avec l’objet. Très semblable à celle avec une personne, elle est là pour nous dire quelque chose sur nous et appartient à un moment précis.
En jetant un livre que nous n’avons jamais lu, nous allons peut-être recréer l’envie ou le besoin de le lire et il va reprendre de la valeur à nos yeux. Comme les personnes, la familiarité engendre le mépris et, privés de l’objet anciennement convoité, nous lui redonnons de la valeur. Donc se débarrasser d’un objet c’est lui marquer du respect et lui permettre d’avoir une nouvelle relation avec quelqu’un qui saura mieux l’apprécier que nous.
Pourquoi nous accumulons des objets ?
Le seul critère pour garder un objet est qu’il nous fasse éprouver de la joie. Ainsi, il prend un sens dans notre expérience et nous rend heureux. Ce sont les seuls objets que nous devrions garder selon Marie Kondo si nous voulons vivre pleinement et sainement.
En faisant le tri, en regardant et touchant nos objets, nous nous rendons compte que, parfois, il y a des objets qui ne nous procurent pas de joie, et dont, pourtant nous n’arrivons pas à nous détacher. L’auteur suggère alors de réfléchir à leurs rôles dans notre vie. Pour elle, il n’y a que deux explications : l’attachement excessif au passé et la peur du futur. Son point de vue est que nous ne devrions pas chérir nos souvenirs mais la personne que nous sommes devenue grâce à ces expériences.
Grace à la méthode KONMARI, nous revenons à une relation plus saine aux objets qui nous entourent : plus de peur de perdre ou de manque cruel de quelque chose qui nous définirait ; tout est guidé par l’amour et la mesure.
Lire La Magie du rangement de Marie Kondo constitue la première étape d’une nouvelle vie dans laquelle, en faisant le vide à l’extérieur, nous faisons le vide en nous : ne reste que l’essentiel.
Article écrit par Magali Defleur, écrivain et formatrice, Juin 2017