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Du bon usage d’internet et des réseaux sociaux

Du bon usage d’Internet et des réseaux sociaux: une réflexion en cours

L’expérience actuelle d’internet et des réseaux sociaux de manière générale dépend de l’histoire de chacun et plus spécifiquement de son âge.

Je suis née dans les années 80 et hormis le fait que j’ai toujours aimé les livres, ma génération a connu les personnes et les bibliothèques comme références du savoir ainsi que les après-midi au parc accompagnés de guitares comme divertissement. Bien sûr les jeux vidéo et les vidéos porno existaient déjà, mais le temps qui leur était imparti était réservé au domicile donc assez marginal et ces activités étaient majoritairement l’apanage des personnes de sexe masculin.

Quelque soit notre âge, Internet fait à présent partie de notre vie de tous les instants via les smartphones. Il s’agit d’une particularité de notre époque, un outil que plus personne ne peut ignorer.

Parmi les avantages de cet outil, citons :

  • la possibilité d’approfondir ses connaissances et sa réflexion sur n’importe quel sujet: les langues, les sciences, la philosophie. Tout nous est accessible en potentiel pour le prix (ou même pas) d’une connexion wifi. Nous avons accès aux plus grands penseurs de tous les temps, y compris nos contemporains.
  • une opportunité de partage qui transcende les anciennes hiérarchies du savoir et donc du pouvoir. Les professeurs d’université et lauréats des grandes écoles étaient positionnés en haut de l’échelle du savoir et donc de la société. Grâce à la possibilité de partage, les cartes ont été -en potentiel- redistribuées, le diplôme n’étant plus garant de savoir. Dorénavant, il faut en plus du savoir, être capable de l’appliquer à bon escient et le partager de manière pédagogique.

Que faisons-nous de cette possibilité? En prenons-nous la mesure ou bien utilisons-nous cet espace comme un enfant capricieux qui aurait tout eu trop vite sans en comprendre la valeur?

Internet, une liberté potentielle

Internet est un espace de liberté en potentiel. Comme chaque chose en ce monde, il contient une qualité et son inverse, en l’occurrence liberté et enfermement.

Tout dépend de la manière dont nous l’utilisons: durée, fréquence, objectif. Il est facile d’en devenir prisonnier si nous n’y prenons garde.

Les réseaux sociaux représentent l’archétype de ce qu’Internet a à offrir: la connaissance et le partage avec leurs pendants opposés. 

Exister à travers un outil ou bien utiliser l’outil pour enrichir une existence d’ores et déjà intéressante et emplie de sens?

 

Internet et les réseaux sociaux, la réponse à un besoin de l’humanité

Comme toute invention majeure, Internet correspond à un besoin profond de l’humanité.

La connaissance et le partage ont fait voler en éclat les frontières du village, de la ville, de la région, du pays, du continent. Par là même les frontières culturelles, sociales, économiques se sont effondrées.

Ce changement, résultat d’un processus débuté depuis longtemps, est la manifestation du besoin de connaissance exprimé par les anciennes générations. L’attrait pour le voyage est la conséquence du même besoin: celui d’élargir ses horizons pour mieux comprendre le monde

A ce titre, Internet représente l’accès à un nouveau paradigme pour l’être humain en ouvrant considérablement ses horizons, en lui permettant de se développer intellectuellement, cognitivement, de rencontrer et fédérer des personnes aux quatre coins du monde.

 

Apprendre la liberté qu’Internet propose

Internet est entré dans nos vies comme un nouveau jouet sans mode d’emploi. La notice d’utilisation, l’éducation à ce jouet, personne ne l’a donné: elle n’existe pas. C’est à nous de la construire.

Nous vivons actuellement une phase d’adaptation, un entre-deux inhérent à tout changement d’état – âge, situation, paradigme. D’autant plus que ce changement majeur s’est produit en moins d’une génération, il nécessite un apprentissage ou auto-apprentissage.

Comme dans tout processus de liberté (re)trouvée, elle s’accompagne d’une responsabilité. Il en est ainsi de l’adolescence. En tant que passage à un nouvel état, l’adolescent a besoin d’un cadre pour se développer et explorer ses possibilités. Sans cadre, il va se perdre dans les excès.

Ainsi, avec le RGPD, l’Europe a mis en place la première mesure de gestion des possibilités qu’offre Internet, plus ou moins efficace selon certains mais qui philosophiquement a le mérite d’exister et de poser une limite – un cadre – ne serait-ce que symbolique.

Au niveau individuel, à l’heure où la parole de chacun compte potentiellement et où il est possible d’exprimer sa différence et faire valoir des opinions autrefois marginalisées , que décider de partager? Sur quoi décider de communiquer?

 

Les réseaux sociaux comme un moyen de dépasser les anciens clivages

Les réseaux sociaux ont ainsi permis le rapprochement de minorités autrefois silencieuses ou étouffées.

Là où le fort avait l’ascendant sur le timide, celui-ci a désormais un outil pour faire valoir sa différence et redistribuer les cartes du pouvoir qui ne s’exerce plus désormais par le physique ou la naissance.

En se rapprochant de pairs à l’autre bout du monde, ces voix prennent de l’ampleur. C’est ainsi que la quantité devient une qualité.

 

La confiance dans les pairs

Ce que développe les plateformes de connaissances comme wikipedia, et de partage d’information comme tripadvisor, c’est la confiance dans le pair.
Comme un rejet des vecteurs d’information traditionnelle, partielles et impartiales, l’utilisateur des plateformes décide délibérément de placer sa confiance dans son pair inconnu mais proche de l’autre bout du monde. L’utilisateur présuppose le lien qui l’unit à l’autre et se fie à son jugement d’évaluation de tel service ou bien.

L’éducation de base des masses et l’utilisation d’une lingua franca – l’anglais- a permis un socle commun de connaissances, ou du moins de critères commun de jugement qui facilite l’évaluation.

Dans ce contexte d’une humanité plus uniformisée, les réseaux sociaux s’imposent comme le moyen pour ces individus potentiellement proches en pensée mais éloignés géographiquement, d’entrer en contact.

Utilisation d’Internet et éducation personnelle

Parmi la multitude d’outils qu’Internet met à notre portée, les réseaux sociaux en sont un, intrusif ou essentiel, c’est selon.

Quel que soit l’usage qui est fait par les multinationales qui possèdent ces plateformes et sur lequel nous ne pouvons que peu influer -sauf à les boycotter – restent plusieurs questions à notre portée:

  • Puisque sur ces plateformes la vie privée n’a plus cours, quelle approche en avoir?
  • Est-ce que notre seule liberté réside dans le dilemme de mettre en scène notre propre vie ou bien de d’être invisible?
  • Devons-nous forcément devenir des personnalités publiques visibles?
  • Pourquoi vouloir être visible et est-ce devenu un devoir?
  • Si l’on choisit d’être visible, comment le faire?
  • Parmi les alternatives possibles, le boycott en est une. Pourquoi vouloir être invisible?

 

Vanity Métrique ou le diktat du jeunisme: la leçon des top-models

Internet a permis de donner une place donc une image à chacun. L’image représente la personnalité en ligne. Elle passe par l’expression de soi, physique et verbale.

Si la beauté fait toujours vendre, il existe une catégorie grandissante éduquée, consciente du caractère éphémère de la jeunesse qui s’intéresse à des problématiques de fond.

Les blogueurs ou simples utilisateurs qui mettent en valeur leur physique se condamnent à une course aux likes qui diminuera proportionnellement avec l’accroissement de leur âge. Si les filtres entretiennent l’illusion d’une jeunesse éternelle, la différence entre l’âge supposé et l’âge réel voue l’utilisateur à une agonie lente et douloureuse.

C’est ainsi que les top models qui sont parvenu à durer dans le temps ont du se détacher de leur seule image pour capitaliser sur d’autres aspects de leur personnalité: l’art comme Carla Bruni ou Laetitia Casta, le business comme Heidi Klum. Celles qui n’ont pas réussi à se réinventer n’ont pas duré dans l’espace médiatique.

Est-ce à dire que nous devons tous nous envisager comme des produits et avoir une réflexion sur l’image que nous donnons de nous?

Réseaux sociaux, développement personnel et auto-discipline

Est-ce un hasard si l’essor du développement personnel coïncide justement avec l’expansion d’Internet?

A grand pouvoir, grande responsabilité. Et si le développement personnel était nécessaire pour occuper de manière consciente et éclairée le rôle qu’il incombe à chacun d’entre nous de faire d’Internet un espace éthique?

Le fait d’être confronté à une réalité étendue implique un questionnement au niveau individuel. Lorsque tout est possible en potentiel, que voulons-nous vraiment?

Puisque l’image individuelle prend de l’importance, elle peut – doit? – s’accompagner d’une réflexion sur soi : introspection, auto-éducation et auto-discipline sont les pendants à la liberté de l’outil.

Ainsi, l’auto-discipline devient nécessaire car les réseaux sociaux sont extrêmement chronophages. Certains réseaux comme Instagram proposent la fonctionnalité de prévenir l’utilisateur une fois qu’il a dépassé la durée qu’il a lui-même définie.

Instantané vs Profondeur: choisir sa temporalité

L’avènement d’Internet a accéléré le temps dans lequel nous vivons. L’instantané domine désormais notre vie.
Nous réagissons machinalement aux sollicitations, sans forcément prendre de recul sur ce que nous voyons ou entendons. Un cœur, un pouce en bas ou en haut, un swipe à droite ou à gauche. Presque malgré nous, les gestes s’effectuent, produisant des réactions publiques.

Si les faits d’actualité peuvent servir de base à une réflexion plus profonde, la temporalité de l’instantané est peu – voire pas – compatible avec celui du discernement.

Pour aller plus vite, les informations transmises sont tronquées donnant une vision peu réaliste d’une situation donnée.

Au niveau individuel, comment s’extraire d’une réaction émotionnelle? Est-ce même possible? Le système des réseaux sociaux s’adresse à notre part intime en demande de sollicitation constante, les cœurs rouges parlent à notre besoin de validation sociale.

Si l’espace virtuel est par définition virtuel, y faire paraître un visage humain peut accréditer les propos tenus.

Les raisons pour lesquelles nous postons des photos personnelles souvent plusieurs fois retouchées et filtrées ne sont pas pour la plupart fondées sur la raison. Y a-t-il un message derrière? Ou bien cette attitude correspond-elle à un manque de confiance en soi?

Apathie vs sur-expression: les conséquences de l’utilisation des réseaux sociaux sur la « vraie vie »

Par l’anonymat que l’espace virtuel propose, les langues se délient, les images se dévoilent, les émojis se multiplient.

Il est intéressant de remarquer que plus une personne utilise d’émoji dans sa communication virtuelle, moins sa personnalité physique est expressive.

En parallèle, les échanges spontanés dans la vraie vie, en attendant le bus, à la plage, sur une terrasse de café tendent à disparaître entre des spécimens de moins de 50 ans. En cause, l’écran qui monopolise l’attention. L’écran rassure et donne l’impression de connaître l’autre.

Auparavant nous entretenions des correspondances avec des personnes rencontrées dans la vraie vie. Désormais, nous utilisons ces réseaux pour créer et entretenir des relations plus ou moins lointaines, plus ou moins authentiques.

Le nombre prend-il le pas sur la qualité?

Sommes-nous toujours capable d’interagir dans la vraie vie avec des personnes que nous n’avons pas rencontrées virtuellement d’abord?
Est-ce que les relations interpersonnelles en physique ne deviennent pas l’apanage de l’élite qui déserte l’espace virtuel?

Est-ce que le boycott des réseaux sociaux est une solution?

La réponse dépend de chacun.

Avons-nous un intérêt professionnel à afficher un profil public? Si oui, quel est-il?
Avons-nous des raisons par exemple artistiques à partager des œuvres et développer de nouveaux partenariats?
Avons-nous des raisons personnelles? Sentimentales? Quel(s) réseau(x) choisir? Pourquoi?

Je connais plusieurs personnes absentes des réseaux sociaux, elles font partie des plus intéressantes de mon entourage. Centrées sur leur travail et leurs vies, elles accordent beaucoup de temps à leurs amis, leur emploi et accomplir les choses petites et grandes qui leur tiennent à cœur.

Est-ce à dire qu’il n’est pas possible de faire tout cela en étant sur les réseaux sociaux?

Du bon usage des réseaux sociaux: une réflexion en cours

Nous vivons une époque charnière pour l’avenir de nos enfants. Nos comportements façonnent le monde de demain.

Comme nos parents ont vécu l’ère industrielle avec les conséquences que nous connaissons, nous vivons l’ère de l’information. Que deviendra ce potentiel?

Il n’existe pas encore de réponses, nos comportements dresseront les jalons d’un monde dans lequel nos enfants s’inscriront. Nous avons de ce fait une responsabilité dans l’utilisation que nous faisons de cet outil.

Plusieurs questions sont à notre portée:

  • Si les réseaux sociaux sont inéluctables, pourquoi ne pas en faire un espace de réflexion et de partage pour aller vers de nouvelles solutions?
  • Comment utiliser ces moyens de communication comme un espace enrichissant sans tomber dans le piège du sensationnel?
  • A l’échelle individuelle, que faisons-nous de ce formidable outil? Qu’apprenons-nous et qu’y partageons-nous? Dans quel but? Quel temps lui consacrons-nous? Empiète-il sur d’autres activités? Lesquelles? Quelles conséquences cela peut-il avoir sur nous, sur nos enfants? Quel modèle leur offrons-nous?

Pour aller plus loin:

Voir l’interview complète de Chamath Palihapitiya qui a fait partie de l’équipe fondatrice de Facebook. Il en explique les mécanismes cognitifs que les réseaux sociaux provoquent ainsi que les conséquences sur les relations sociales (vidéo en anglais)

Lire au sujet du processus de transition, le passionnant essai Entre-deux de Daniel Sibony qui dépasse le clivage manichéen pour s’intéresser au processus entre 2 états, entre excès et mesure.

Témoignage d’une utilisatrice des réseaux sociaux née dans les années 80

Article écrit par Magali Defleur

 

 

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Je m’appelle Magali Defleur

J’ai vécu mon réveil spirituel en 2012. Depuis la spiritualité a occupé tout mon coeur et la plus grande partie de mon temps. J’ai lu, participé à des séminaires et groupes, rencontré des thérapeutes, des maîtres et beaucoup d’autres personnes cheminant comme moi.
Aujourd’hui, je propose des séance de guidance spirituelle dont l’objectif est de reconnecter l’âme et le corps afin que vous puissiez accomplir votre mission de vie. En effet, je ressens très fort en moi que les temps actuels ont besoin de personnes alignées avec elles-mêmes car ces personnes ont à coeur le bien commun et agissent en faveur de la paix et l’harmonie. Je suis, nous sommes, des artisans de lumières. Ma mission de vie est de vous reconnecter avec vous-mêmes.
Si ces mots résonnent en vous, à maintenant *

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